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Re:Re:Re:Vérification expérimentale


Re: Re:Re:Vérification expérimentale -- Denis
Posted by Sébastien , May 24,2001,09:54 Index  Forum

"Une démonstration, selon moi, c'est simplement une série d'arguments qui convainct celui qui écoute."

Pas tout à fait:

"Une démonstration, selon moi, c'est simplement une série d'arguments qui convainct [n'importe qui] qui écoute."

Il se pourrait que celui qui écoute soit très crédule, et le fait que l'argument est été accepté ne prouve pas qu'il soit valable ou correct. Donc une démonstration doit nécéssairement convaincre tout le monde, n'importe qui. Elle est objective, pas subjective.

Et en physique, une démonstration suffisante requiers absolument une preuve expérimentale, pour relier la théorie au réel. Sans preuve, elle n'es qu'une hypothèse. Au sens physique. Elle pourrait être 'vraie' au sens mathématique. Mais pour la considérer comme un réalité physique, on ne s'en sort pas, il faut la preuve expérimentale.

Maintenant, cette preuve doit être faisable. Si la seule façon de faire une mesure, c'est en construisant un radio téléscope de la taille d'une galaxie, tant que l'on aura pas construit ce téléscope et tant qu'on aura pas fait une mesure, la théorie de serait qu'un bagage mathématique. Une construction de l'esprit. Je dis cela, et je suis théoricien ! Donc je parle de démontrabilité concrète. C'est nécéssaire. C'est triste, mais c'est comme ça.

"Avait-il tort de suggérer l'évolution des espèces? Était-ce une théorie scientifique? Était-elle démontrable?"

Tant qu'il la qualifiait d'hypothèse et non de vérité, il n'y a pas de problème. Maintenant, il existe de nombreuses preuves en sa faveur. Elle est devenue un 'fait' scientifique. Bien-sûr il lui manque du raffinement et peut-être même assez pour la rejeté (je ne m'y connais pas beaucoup en théorie de l'évolution...) mais il faut toujours faire la différence entre hypothèse et fait scientifique.

C'est ce qui fait la différence entre une démarche scientifique et une autre. Celui qui part à l'envers: telle théorie est vraie. Il ne reste plus qu'à la démontrer. Comme plusieurs philosopheux de napkin s'amuse à faire. Cette démarche n'est pas scientifique. Celui qui émet une hypothèse, quelle qu'elle soit n'a jamais tort, si farfelue soit son hypothèse. Si il conserve l'hypothèse malgré une incompatibilité, il fait erreur. Exemple d'hypothèse erronée: «Posons f=ma^2» (d'où l'idée du rasoir d'Occam, à mon avis. Ma formulation serait: Émettre une hypothèse qui contredit un fait scientifique duement prouver doit être rejetée automatiquement)

Pour moi, certitude et vérité, c'est la même chose. Je ne reconnais pas l'existance d'une autre vérité que la réalité physique. Toutes les questions 'pourquoi' ne comporte aucune réponse qui nous rapprochent de la vérité. Selon moi, une question non-scientifique comporte une réponse qui n'a rien de vrai, par construction. Puisque a réponse à ces questions indémontrables ont une réponse arbitraire, quelconque ou subjective. La réalité, la vérité, ce n'est pas une démocratie. Les vérités 'relatives' n'existent pas. Ce sont des jouets de l'esprit.

Évaluer une probabilité subjective est un exercice totalement inutile car il ne répond à aucune question. Reprenons votre exemple de vie extra-terrestres. C'est hypothèse aura une réponse simple: oui ou non. Il y a de la vie extra terrestre, ou il n'y en a pas. Peu importe l'opinion, peu importe les 'arguements' que vous m'apporterai, peu importe la façon que vous utiliserez pour tenter de convaincre ne changerons rien au fait. Le fait étant l'un ou l'autre. La seule chose qui va me convaincre, c'est une preuve. Pas un argument. Je pense que c'est à la fois un gaspillage de temps et un gaspillage de pensée que de tenter d'inventer des réponses à des questions auquelles nous ne pouvons pas réondre. Dans ces cas nous devons avoir l'humilité d'admettre que la réponse nous est innacessible. Soit pour l'instant, soit pour toujours. Je ne serai jamais satisfait d'une réponse qui ne comporte pas de preuve. Et ce pour tout ce que je considère comme réalité, comme vérité.

L'existance du spin, l'existance de l'électron, l'existance de l'homme, de l'univers, ça c'est la réalité. L'existance de Dieu, l'existance de l'âme, l'existance de la vie après la mort n'appartient pas à la vérité, n'appartient pas à la réalité. Ce sont des contes pour enfants. Pour ce qui est des sciences humaines en générales, je pense que là on est entre les deux. On y applique la méthode scientifique et la logique correctement, mais la nature du système étudié, la nature des définitions étant ce qu'elles sont, il en demeure un certain flou un peu arbitraire, mais qui ne relève pas complètement de la spéculation. La philosophie et la morale constitue une partie 'irréelle' et 'non-vraie' selon ma définition de vérité, au sens ou elle peut être arbitraire, mais peut être choisie rationnellement. C'est ce que je considère comme étant ma seule croyance: l'homme est un être morale. C'est plus une axiome qu'une hypothèse. Mais je la considère importante pour des raisons subjectives et émotionnelle (i.e. irrationnelle). Ce que je construit autour de cet axiome peut être rationnel.

Une «probabilité subjective», ce n'est pas une probabilité, c'est une spéculation. Cela n'a, à mon humble avis, aucune valeur rationnelle. Pour moi, c'est exactement la même chose qu'une croyance irrationnelle. Ou une opinion. C'est plus intelligent de parler d'hypothèse indémontrée que de 'probabilité subjective'.

Votre dernière question n'a guère de sens, car premièrement, vos établissement de probabilité subjectives sont, comme je l'ai dis avant, insensées et deuxièment, 'plus fort' est une expression pas très précise. Et d'un autre côté, je suis exécrable aux échecs, alors on ne parle pas de probabilité ici, mais bien de certitude, il existe au moins un être plus fort que moi dans ma ville qui me plante à tout coup aux échecs.

Je préfère m'abstenir d'opinion sur les questions sans réponses, plutôt que de prendre le risque de me convaincre avec des mauvais arguments de la mauvaise réponse. C'est plus simple de ne pas croire et de savoir que de spéculer et se tromper.


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