Les gènes des organismes d’une même espèce ne tournent pas autour de la même séquence commune. Vous généralisez par le terme « les gènes des êtres vivants » afin d’éviter ce que la biologie révèle vraiment. Ensuite, vous prenez l’exemple de l’hémoglobine :
P : « C'est une molécule qui varie moyennement chez les Vertébrés tout en conservant sa fonction de transport de l'oxygène. »
Évidemment, la « machinerie » biochimique du poisson diffère de celle de l’être humain. La séquence précise pouvant accomplir la fonction du transport de l’oxygène chez différent organisme ne pourrait pas être parfaitement identique.
Cet exemple est complètement hors contexte. Le contexte de mon calcul est celui où une séquence « utile » dans le génome d’une espèce SPÉCIFIQUE subit des mutations aléatoire et devient une autre séquence codant pour une fonction nouvelle.
----------------------------------------------------- Faisons un résumé :
1) Le nombre de séquences possibles pour un gène est infini ;
2) Le nombre de séquences « utiles » (incluant les variantes) pour une espèce spécifique est limitée ;
3) Les séquences effectivement « utiles » sont uniformément distribuées dans l’infinité des possibilités de séquence. Ces séquences ne tournent pas autour de la même séquence spécifique.
4) Conclusion : pour passer d’une séquence « utile » à une autre, il faut passer par une multitude de stade/séquence non fonctionnels, voire néfastes.
Je pense que c’est le 3) qui vous pose problème. Vous croyez que c’est de l’« imaginaire ». Pour ce qui est de l’imaginaire, je ne pense pas pouvoir vous battre avec votre affirmation gagnante « il y a des tonnes de transitions procaryotes/eucaryotes ».
Ensuite, notez que chez les bactéries les plus simples qui existent (600 à 700 gènes) les gènes présents sont des séquences de 300 à 4000 bases. Si vous prenez disons les gènes de 300 à 400 bases, ce qui donne des protéines de 100 à 130 acides aminées, il n’existe pas de similitude entre les différentes protéines codées tant au niveau de la séquence qu’au niveau de la fréquence des acides aminées d’une protéine à l’autre.
Placez vous dans le contexte imaginaire où un organisme vivant avec qq gènes existait il y a des 3 milliards d’années. Pour aboutir aux procaryotes complexes que l’on connaît aujourd’hui (qui sont tout de même les moins complexes organismes vivants), des gènes ont dû se dédoubler et muter (me direz-vous). Les gènes que l’on connaît chez un type de bactérie **spécifique** ont donc « dérivé » les uns des autres, par un faible nombre de bases à chaque fois. Or, les gènes de ce génome spécifique devrait montrer un haut degré de similitude. Ce que l’on observe est que les gènes sont extrêmement diversifiés tant dans la longueur des séquences que dans la fréquence des acides aminées codées POUR UNE MÊME ESPÈCE.
Ce que vous croyez alors c’est qu’un gène X a subit une multitude de mutations aboutissant à une séquence Y dont 70% (disons) de la séquence a été « remplacé » et qu’à tous les stades de mutation, la séquence était « utile » et ce, même si la probabilité est, à chaque stade, de 10E20 / 10E600 (pour un gène de 1000 bases).
Il n’y a absolument pas lieu de croire que les différents gènes dérivent les uns des autres. Vous pouvez vous inventer des histoires mais ça ne fera pas le poids contre le FAIT de la complexité irréductible du génome de l’organisme le moins complexe qui soit* (d’ailleurs, ces organismes bactériens sont parasites; le degré de complexité minimum pour être dépendant est largement supérieur).
*Qui est prouvé par les étapes 1 à 4 ci-haut.
--modified at Mon, Jan 27, 2003, 14:03:06
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