Tu trouves que ma question était piégée? Ah bon. C'est un point de vue.
Dans mon esprit, elle est plutôt directe, précise et signifiante.
Tu viens sur ce forum depuis plusieurs semaines et tu nous as écrit plein de choses. Entre autres, tu as plusieurs fois déclaré que tu es chrétien. J'ai voulu en savoir plus, c'est tout. J'ai voulu savoir "à quel point" tu es chrétien. Sans piège aucun.
Quand j'ai la chance de rencontrer quelqu'un qui n'a pas tout à fait les mêmes opinions que moi, de quoi penses-tu que j'ai envie de discuter avec lui? Certainement pas des sujets où nos avis sont identiques. On n'a pas grand chose à se dire ou à s'apprendre là-dessus. "La Terre est ronde." -- "Oui, la Terre est ronde"... Grosse discussion!
Mais s'il m'arrive quelqu'un qui croit vrai ce que je crois faux (ou l'inverse), là, c'est beaucoup plus intéressant. Pour moi, en tout cas. Et j'ai tendance à supposer que ça doit être la même chose pour lui.
Toi, aimes-tu mieux discuter avec quelqu'un qui pense exactement comme toi ou avec quelqu'un qui pense plus ou moins différemment de toi?
Et quand je discute avec quelqu'un qui pense un peu différemment de moi, mon sujet préféré est précisément cette différence. C'est la meilleure façon d'apprendre. Et moi, j'aime beaucoup apprendre. Tout azimut.
Bon. Pour toi, il y a environ une chance sur deux ("politiquement" epsilon de plus) que la résurrection du Christ soit une réalité historique factuelle. Ça ne me choque pas du tout. Je suis au moins aussi capable de "dealer" avec ton 51% que tu es capable d'accepter que, pour moi, ce soit 0%. J'ai déjà rencontré des contrastes d'opinions beaucoup plus corsés. Et même si tu m'avais répondu 100%, ça ne m'aurait pas défrisé d'un poil. ;-)
Je m'étonne quand même un peu que ton P soit si collé sur ½. Je suis étonné que ce ne soit ni "probablement vrai" (P voisin de 90%, par exemple), ni "probablement faux". En plein milieu, comme si la question était posée en chinois (ou comme si tu "refusais" de vraiment te la poser). Pourtant, elle est en français, la question. Et tous les mots, je pense, y sont raisonnablement précis. 50% quand même? C'est possible. C'est rare et surprenant, mais c'est possible. Ça revient à dire que tu ne sais absolument absolument absolument pas si c'est OUI ou si c'est NON. Comme pour un pile-ou-face. Avec un petit bonus politico-sentimental pour le "bon" côté. ;-)
Moi aussi j'en ai des probabilités subjectives de l'ordre de 50%. Par exemple, pour la proposition A = "L'éléphant le plus âgé de la planète vit en Afrique", mon P(A) serait aux alentours de 50% (car je ne sais pas si les éléphant d'Afrique et d'Asie ont des longévités analogues). Il me suffirait probablement de faire une petite recherche Google pour le savoir, mais on n'a pas le temps de chercher des réponses à toutes les questions qu'on se pose. Chose certaine, pour la proposition B = "L'éléphant le plus âgé de la planète vit en France" (dans un zoo), mon P(B) serait beaucoup plus petit que 50%. De l'ordre de 0.01% ou 0.001% (faudrait que j'y jongle un tipeu). Même si je n'ai pas de certitude concernant B, ma "connaissance des lois de la nature" suffit amplement pour que je puisse juger que B est très probablement fausse. Et c'est à peu près pour les mêmes raison (les lois de la nature) que j'ai le net feeling que P(résurrection du Christ) est collé-collé-collé sur zéro.
Tu achèves ta réponse en déclarant que tu crois à la possibilité des miracles. Avec des guillemets autour de "crois" et autour de "miracles". Pourquoi ces guillemets? Les mots sont trop flous? Ils ne me paraissent pas flou à moi. J'interprète "croire" comme "accorder une probabilité proche de 1", j'interprète "possibilité" comme "probabilité loin de zéro" et j'interprète "miracle" comme "phénomène qui, par des forces spirituelles, viole les lois de la nature". Je traduis donc ta phrase sous la forme : "La probabilité est proche de 1 que la probabilité soit loin de zéro qu'il existe des phénomènes qui, par des forces spirituelles, violent les lois de la nature".
Or une probabilité de probabilité est une probabilité. Par exemple, si j'ai une chance sur 3 de lancer un sou, j'ai une chance sur 6 d'obtenir "face".
Tu viens donc de dire que, selon toi, la probabilité est loin de zéro qu'il existe réellement des miracles.
Loin de zéro, c'est quoi? l%? 10%? 50%? 99%? 100%?
Peux-tu essayer d'être plus précis?
Tiens. Prenons quelques exemples de miracles "types".
M1 : La liquéfaction miraculeuse du sang de saint Janvier.
M2 : Les apparitions mariales de Fatima.
M3 : Le suaire de Turin.
M4 : La lévitation de sainte Catherine de Sienne (1347 - 1381).
M5 : La séparation des eaux de la mer Rouge, par Moïse.
M6 : La résurrection du Christ. (derechef ;-))
Selon toi (en ton âme et conscience, sans tricher), ces 6 "candidats-miracles" sont-ils aussi probables les uns que les autres? Ont-ils tous 51%? Y en a-t-il auxquels tu ne crois pas? Lesquels?
La réponse la plus claire que tu pourrais me donner est une suite de 6 probabilités subjectives P(M1) à P(M6).
Ne crains pas de me froisser. J'ai la couenne dure.
Et si tu n'es absolument pas capable de sonder ton âme et évaluer ça, je t'aime quand même.
Denis
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