Suivi

Re:Re:Re:scoop de police


Re: Re:Re:scoop de police -- Sébastien
Posted by Stephan Langlois , Apr 24,2001,08:41 Index  Forum

Mais vous m’époustouflez! Sous prétexte qu’on n’a pas investigué les pensées de tous les policiers, on interdit les généralisations? Et pourtant on peut dégager un trait typique général propre aux membres de corps policiers. Voici, humblement, la démonstration.

Passons par un chemin beaucoup plus simple : quel genre de personnalité est attirée par l’emploi de policier? Pour cela examinons la nature du travail policier et oublions tous les beaux discours de propagande du type « protéger et servir » et autres inepties du genre.

Mais avant, un peu d’histoire de la police ne gênerait pas la compréhension des choses. Succinctement.

À l’origine, en des temps immémoriaux, la police en tant que telle n’existait pas. Les gens armés qui patrouillaient et qui avaient pour mission la protection de quelque chose ou de quelqu’un, étaient des « gardes » royaux par exemple, qui protégeaient évidemment le roi et ses intérêts. On se situe ici au Moyen Age mais même dans l’antiquité la situation était similaire, sauf dans certaines grandes cités où la densité de population était telle que les crimes était fréquents. Mais ça ne change rien de fondamental, puisqu’une cité agitée était une menace au régime, d’où l’intervention des « forces publiques »

Donc la mission de ces « corps policiers » était essentiellement privée, en ce sens qu’elle ne visait pas l’intérêt général mais celui du/des dirigeants.

Puis vint un changement des règles de la propriété, où la propriété n’était plus l’apanage des nobles mais aussi des bourgeois, avec le développement des activités mercantiles et industrielles. Vous avez gagné : c’est la révolution industrielle! Il n’y a plus que la terre qui représente la richesse, mais aussi des bâtiments et surtout, les marchandises, mais plus encore, un certain type d’activité créateur de richesse…

Là où il y a richesse… Enfin…

En quoi ça a rapport avec la police? Minute Sceptiques, j’y arrive.

Qui payait des impôts? Vilains et bourgeois. Les nobles en étaient exemptés. Or, certains impôts étaient des taxes de capitation, autrement dit sur l’avoir et non le gain.

Et qui s’enrichissait? Pas le peuple évidemment mais les commerçants. L’insécurité venant mettre au frein à l’enrichissement des bourgeois, donc aux revenus de l’état, peu à peu, la police est devenue une force publique de protection de la propriété et accessoirement, des gens. Plus de sécurité = meilleur commerce = plus de taxes. En protégeant cette manne des criminels, les bourgeois et l’État s’associaient dans ce qui allait devenir la société occidentale que l’on connaît.

La police est une force de protection de l’Ordre, un Ordre tel que définit dans une optique bourgeoise, ou pour prendre un vocabulaire contemporain, par les élites économiques de chaque société et de chaque époque.

Maintenant les policiers… Le travail de policier en est essentiellement un de répression : constats d’infraction, surveillance des espaces publics et privés, surveillance des foules, arrestation, etc. Le policier reçoit mais surtout donne des coups, administre la violence (au sens de « gérer »), détient un pouvoir de terreur dont il use et abuse (on n’injurie pas un flic car il nous colle en taule, alors qu’on le fait aisément avec un commis de magasin, même avec son patron).

Certains idéalistes diront que la police assure la sécurité des gens. Hmmmm. J’ai rarement vu un acte criminel empêché par la police. La répression oui, la prévention, très rarement. Un policier n’empêche pas un mari de battre sa femme, un voleur de voler, etc. Il les arrête, les bat (et les abats parfois, cf. Martin Suazo), mais n’empêche pas le crime. « Protéger et servir ». Châtier n’est pas protéger, ordonner et enjoindre n’est pas servir…

Une disposition du Code Criminel canadien assure même une immunité aux policier quand ils posent des actes criminels dans l’exercice de leurs fonctions! i.e. quand sans le vouloir ils commettent un acte criminel. Et un amendement récent ou à venir veut permettre aux flics de poser sciemment des actes criminels aux fins d’enquête. On veut faire la même chose en France.

C’est vrai, être policier, ça n’est pas donné à tout le monde. Il faut certaines qualités particulières : être capable de frapper de sang froid, de blesser et tuer au besoin, il faut à quelque part aimer contrôler des gens, être capable de vivre avec le sordide. Beaucoup n’y réussissent pas, à preuve le taux de divorce et de suicide des policiers.

Pas étonnant que le policier cité plus haut dise qu’un policier n’a pas d’amis…

Quant à la question de la dictature, elle est un peu exagérée. Mais pas besoin d’une dictature pour vivre dans un état répressif. Nos démocraties ont ceci de particulier : que les libertés sont protégées dans la mesure où elles sont utilisées dans la direction définie par ceux qui ont/administrent le pouvoir. Un pas de travers et c’est l’avalanche.

Je vous suggère d’aller lire : http://www.tao.ca/~cobp/index.html

Mais vraiment, les interventions « sceptiques » que j’ai pu lire sont décevantes. À part une certaine attitude condescendante discréditant les interventions non-sceptiques (i.e. hors du courant de pensée sceptique), je ne vois rien, le néant.

Tiens, ce qui me fait penser à la blague qui courait sur Clement Atlee lors d’une de ses élections, que j’adapte à la sauce sceptique :

« Un taxi vide est arrêté devant chez moi : un Sceptique en est sorti. »

Marrant, non? J’espère que vous avez le sens de l’humour. :-)


Related link: Sur la police


Suivi