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Rep. générale à J.F.


Posted by Gene , Jun 27,2001,10:49 Index  Forum

Mouais, je commence à fatiguer… Donc vous ne comprenez rien et naturellement je m’exprime mal. Je me demande quelle aurait été votre réaction si, à la suite d’un de vos discours que je n’aurais pas compris, je vous aurais dit que vous vous exprimez mal.

J.F. « C'est vous qui n'arretez pas de présentez l'interprétation musicale comme le summum de la créativité. »

Gene. Pourquoi insistez-vous ? Ou on interprète, ou on crée. Ce à quoi vous voulez faire allusion, et c’est vous qui vous vous exprimez mal, c’est à L’IMPROVISATION spontanée, qui est une forme de créativité spontanée. Elle ne donne cependant qu’une émotion relative car elle est fortement dépendante du swing (voir définition dans mes anciens messages) et du sens du rythme. Si cette improvisation spontanée est interprétée (vous saisissez la nuance ?) avec sensibilité, un grand sens mélodique et rythmique, elle dégagera une forte émotion même pour le profane.

J.F. Je me souviens d'une histoire romancée du rock dont je ne me souviens plus de l'auteur, le titre est "Fuck…

Gene. Il faut oublier le ROCK comme référence de créativité. C’est pour cette raison que les élucubrations de Seb me font marrer. Le rock est un courant musical particulier qui ne peut pas être plus pauvre au niveau de la créativité. Son rythme est toujours identique, ses harmonies se limitent à 3, les mélodies sont toujours à la limite du plagiat et, peut-être seulement dans ce que l’on veut exprimer, il peut se dégager une certaine créativité. Si on veut parler de Rock, parlons de rock, mais oublions la créativité.

J.F. Bref, éduquez-vous un minimum avant de certifier certaines choses. J'espère que votre "réponse" montrera un minimum de réflexion à partir de la pensée d'autrui, sinon vous n'apporterez rien de plus que votre "intime conviction personnelle", qui est répétitive à la longue.

Gene. J’espère que vous avez compris que cela s’adresse aussi bien à vous !

Je vous joins mon petit courrier qui était en chantier.

J.F. Ben, cette vision de l'artiste totalement détaché de tout et tirant la "substantifique moelle" de son oeuvre dans une démarche créatrice pure, ça n'existe pas, ça n'a jamais (et pour cause) été montré. Le contraire, l'inspiration à partir de l'entourage, ça, ça été souvent démontré.

Gene. Parce qu’on est à la limite de l’irrationnel, on flirte avec la prémonition. Comme les bons et les mauvais voyants, il y a les bons et les mauvais créateurs. Les bons étant peu nombreux et les mauvais nombreux, on arrive à démontrer seulement un aspect réfléchi de la voyance ou de la créativité qui, en fin de compte, n’est pas de la voyance pure et de la créativité pure (c’est ce que j’appelle l’amalgame mi-réflexion/mi-création). Au plus l’œuvre est pure et originale et au plus il se dégagera une impression de génialité, surtout si de surcroît, en écoutant ou en voyant cette œuvre originale, vous ressentez une grande émotion. Un vrai créateur ne s’inspire pas, il est inspiré, c’est différent. Si vous vous inspirez vous ne créez plus réellement, c’est de la sous-création, un développement de la création d’origine.

En fait, en y réfléchissant bien, c’est l’arrangement réfléchi d’une mélodie qui lui donne ce coté culturel venant de quelque part . Et c’est souvent fait exprès commercialement parlant pour correspondre à un courant. Certains « ever green » ne mourront jamais, il suffit de les réarranger, c.à.d. d’y réfléchir dessus d’une autre manière de façon à les adapter. Certains chants grégoriens ont été réarrangés en style moderne par le groupe ERA et également en techno par des spécialistes de la musique électronique. Où est la génialité si ce n’est dans l’œuvre originale ? Reprenons l’exemple de Yesterday des Beatles, des dizaines d’artistes l’ont reprise, l’ont réarrangé et l’ont chantée, à chaque fois l’artiste faisait passer son émotion propre (c.à.d. son interprétation). Chanté par Ray Charles ça n’a plus aucun rapport avec Paul Mac Cartney si ce n’est que la mélodie originale appartient à Paul. Ainsi la culture et la réflexion sont au service de la création. Vous pouvez enrober le noyau central créé par tout ce que vous voulez comme culture, la création originale demeurera toujours le noyau central. Les moins doués en créativité se limitent à créer avec de la création (ou se limite à rien du tout car ce n’est pas donné à n’importe qui), l’exercice est beaucoup plus facile mais l’originalité de la création ainsi obtenue sera moins évidente, cependant elle peut avoir une certaine valeur commerciale si l’émotion dégagée est forte.

Ce qui est important par rapport à la poésie ou la littérature en général, c’est qu’on peut créer une mélodie sans jamais avoir étudié quoi que ce soit et sans connaître une seule note de musique. l’analyse en poésie est différente car une phrase comporte des mots qui représentent chacun une création particulière pour définir quelque chose de culturellement établi. Il faut donc avoir d'abord étudié le sens de tous les mots avant d'écrire.

Je sais que ces explications ne peuvent convaincre un sceptique, seul un artiste qui s’est essayé à créer peut comprendre. La créativité n’a pas de prix et beaucoup d’artistes ne l’ont pas compris et espère intéresser une maison discographique avec des sous-créations de peu de valeur. Il faut savoir que les maisons discographiques sont à l’affût des bons créateurs. Même si le charisme du créateur est insuffisant pour être au devant de la scène, il trouvera sans aucun problème ça place dans le show-biz. Ce qui n’est pas du tout évident pour le pauvre bougre qui a travaillé pendant 20 ans son instrument 6 à 8h par jour et qui se retrouve au chômage, alors que le travail du bon créateur sera plus facilement reconnu sans que cela lui ait demandé un effort particulier. Il lui suffit de remplir son tape de titres. J'ai envie d'ajouter que de son "esprit" sort… la « matière » (je n’ai pas pu m’empêcher) pour travailler. En suite les arrangeurs et divers artistes qui connaissent la technique font le reste et ADAPTENT le titre à la sauce qu'ils veulent (mais ce n'est pas une bouillabaisse, c'est une sauce, c'est différent. Au centre de la sauce il y a un beau poisson inconnu créé de toute pièce). Mais je ne veux pas dénigrer exagérément les arrangeurs car ils sont tout autant utiles pour commercialiser la chanson.

Je suis heureux qu’au fil de nos discussions j’en sois arrivé à faire une telle analyse, je crois que je vais suivre les conseils de Florence…

J.F. Vous allez toujours chercher des explications qui n'en découlent pas forcément. Par exemple, il est certain que l'"émotion" (ça demanderait à être défini, mais je crois qu'on peut s'entendre sur un sens courant) entre dans le processus créatif, mais ça ne veut pas dire ipso facto qu'il existe un don de l'émotion. Le saut que vous faites dans le raisonnement ne découle pas de l'observation de base. C'est pourquoi, il est impossible d'adhérer à votre raisonnement.

Gene. Je n’ai jamais dit qu’il existait un don de l’émotion. Les émotions que vous ressentez sont ce que vous êtes réellement au fond de vous même, voilà ce que j’ai dit. Elles déterminent tout, même votre caractère. Si vous êtes violent vous aimerez les films violents et ils vous procureront des émotions. Vous êtes sceptique parce que vous aimez l’esprit critique et c’est ce qui vous donne probablement des émotions selon la qualité des critiques auxquelles vous êtes confronté.

J.F. dans votre ordre, vous auriez dû placer l'émotion avant la création

Gene. Vous avez raison, j’ai loupé une marche, j’ai repris mon ancien raisonnement auquel il manquait effectivement l’élément émotion (et oui, ça évolue dans mes théories, comme quoi l’esprit critique…). Si nous sommes devant l’infini et s’il y a une force créatrice infinie on peut supposer une émotion infinie. Le besoin naturel en émotion de cette force infinie pourrait engendrer la création. On n’est peut-être plus en train de créer une mélodie, mais le processus pourrait-être le même. Mais c’est vrai, et je vous le concède, que ça demanderait beaucoup plus de développement avant de se permettre d’extrapoler. La suite demeure la même, tout le reste est le développement de la création d’origine. Mais un tel créateur comment peut-il être « heureux » s’il n’y a personne pour juger de sa création ? « l’âme » est donc la suite logique et indispensable à cet esprit infini d’origine. Pour étayer une telle théorie il faudrait au moins que les effets poltergeist avec matérialisation et dématérialisation dont parle Gatti soient officiellement observés. Tant pis pour les a priori, pour le moment on discute, après je ferai le tri…

J.F. parce que vous voulez adapter vtre théorie aux faits, vous êtes forcé de chercher des justifications dans la dénaturation des choses. Je suis parfaitement d'accord avec Bill pour dire que les soi-disant "régression" est plus la manifestation de la suggestibilité des hypnotisés que de l'expression d'une quelconque réalité "métempsychotique" (c'est joli, non, comme terme ;-) ).

Gene. Puisque vous m’en parlez également je vais faire une réponse générale sur le sujet.

Je ne comprends pas cette façon de raisonner qui consiste à éliminer un fait positif par un fait négatif alors que les deux existent. Je peux à l’inverse de Bill vous relater des expériences parfaitement précises et réussies desquelles il est ressorti que les personnes décrites antérieures existaient bel et bien et sans qu’elles soient connues par les personnes présentes à la séance. Des vérifications ont été faites et les résultats étaient spectaculaires. Le sujet hypnotisé se mettait à parler dans une langue inconnue et les traces de la personne décrite étaient retrouvées dans un pays totalement inconnu par les participants.
Il faut plutôt essayer de comprendre pourquoi parfois ça marche et parfois pas. Il y a plusieurs raisons à ça. Tout dépend avant tout de la réceptivité du sujet hypnotisé. C’est encore une fois une question de don variable. C’est vrai qu’il est difficile que les informations recueillies ne soient pas le fruit d’une suggestion, mais lorsque le sujet est particulièrement sensible et que les informations sont ignorés par l’hypnotiseur, le résultat peut être spectaculaire.

J.F. « Ensuite, pourquoi sa (leur, celle de son groupe) production ne pourrait pas, un jour, être considérée comme une "oeuvre maîtresse"? La bouillabaisse, pour peu qu'on aime le poisson, c'est absolument délicieux. Et, je vous signale que la "bouillabaisse" des idées, c'est probablement le moteur principal de la création. J »

Gene J’espère que vous avez compris que vous rentrez encore dans des considérations de goûts et de « bouillabaisse » qui n’ont rien à voir avec la musicalité effective et la créativité pure. Essayez d’enregistrer ce que je dis sinon on n’en finira jamais.

J.F. Je souligne. Si la créativité peut s'apprendre, comment fait-on la distinction entre créativité innée et créativité apprise?

Gene. Je n’ai pas dit que la créativité s’apprenait, mais qu’elle s’étudiait (en mettant entre parenthèse : « est-ce que vous saisissez la différence »). C’est ce qu’on est en train de faire actuellement par exemple. On pourra étudier et disserter sur la créativité pendant des années sans jamais devenir créatif. Si vous réfléchissez vous vous inspirez et vous ne créez pas, de plus il ne se dégagera aucune émotion à part si vous copier un cliché émotionnel. Je ne dis pas que personne le fait, bien au contraire, mais les maisons discographiques ne sont pas dupes… Je l’ai déjà dit, pour véritablement créer il faut faire le vide dans l’esprit.

J.F. Il y a certainement eu un temps ou vous avez vu les choses presque éxactement comme lui les a vues (Seb).

Gene. Là je crois que vous délirez… Ce que je reproche avant tout à Seb c’est le côté créatif : 0/20, c’est sans appel. Pour le reste c’est lui-même qu’il le dit, « talent = boring », ils ne sont pas capable de jouer une note l’une derrière l’autre correctement, rythmes répétitifs etc…etc... Il va venir nous brouter et pleurnicher « oui mais maintenant j’ai changé, c’était avant… ». Et bien moi ce que je lui dis c’est qu’il aurait mieux fait de fermer sa g…

J.F. Moi, j'aime bien certaines des chansons des Beatles mais je n'irait pas dire qu'il existe ce qu'on pourrait appeler un "jugement objectif" en art. Ca se baserait sur quoi, un jugement objectif de la qualité? Ca ne vous apparaît pas un peu contradictoire "objectif" et "qualité"? Beaucoup de personnes n'aime pas Mozart, et alors? Ca fait d'elles des ignares en musique? Ca m'étonnerait parce que parmi elles il y a certainement des musiciens connus (j'ai oublié le nom d'un musicien qui disait en entrevue trouver chiant Mozart). N'oubliez pas, aussi, que beaucoup d'oeuvres reconnues sont considérées comme des chefs-d'oeuvre parce qu'elles valent chères, tout comme certains artistes ne doivent leur popularité que parce qu'ils savent se vendre. Et, tant pis pour l'objectivité.

Gene. Encore une fois vous mélangez tout. Je vais le répéter jusqu’à ce que ça rentre : « le goût est dépendant des émotions de chacun et n’a aucun rapport avec la musicalité ». L'art s'apprend et un chef d’œuvre ne l’est jamais pour rien. La génialité vient toujours de quelque part.

En ce qui concerne l’aspect commercial c’est encore autre chose. Il faut casser le mythe qui dit que les tubes se sont les médias qui les font, c’est archi faux, il faut encore vous informer (et beaucoup d’artistes devraient également le faire, Seb y compris). Il ne faut pas inverser les rôles, un titre commence à être vraiment médiatisé lorsque sont potentiel commercial a déjà fait ses preuves à la base. Jamais une radio ou une télé ne passera un titre si au préalable celui-ci n’a pas démontré un potentiel commercial. Ce potentiel est l’amalgame Titre/charisme artiste et on le teste d’abord dans des clubs, dancing, concerts et petites radio privées. Lorsque la demande naturelle se crée, le titre MONTE et la promo s’adapte et devient plus importante. On ne paye pas pour passer un titre à la radio, mais les médias ne sacrifieront jamais leur précieux temps d’antenne pour un titre qui ne présente aucun potentiel. Il peut arriver qu’un titre arrive jusqu’à une radio nationale et qu’il « meure » après quelques jours d’antenne car il ne plait pas assez au « grand » public. Il y a eu des combines et des cas très rares (il faut vraiment être sûr de son coup car ça coûte cher) ou l'artiste a racheté tous ses disques pour faire monter son titre au hit parade. Mais on entre dans un autre domaine assez vaste qui s’éloigne de notre sujet…

J.F. (Gene : «pourquoi je fais ça ») Parce qu'il toujours intéressant de confronter des idées. Pour la voyante, parce que cela ferait vraiment avancer les choses...

Gene. Concernant la confrontation d’idées s’est évident. Mais pour la voyante ça l’est beaucoup moins. A mon avis vous êtes trop optimiste, ça ne fera pas avancer grand-chose. Mais ça peut être marrant de voir jusqu’où vont vos limites. Contrairement à ce que vous pensez le risque c’est vous qui le prenez. Si ça ne marche pas ça ne changera rien pour moi, par contre si ça marche je vous pleins. Vous serez condamné à rester sceptique pour ne pas passer pour un imbécile face aux autres scientifiques.

Gene.



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