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Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Science et Alchimie


Re: Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Science et Alchimie -- Mondreiter
Postée par decroix rené , Jun 02,2000,04:51 Index  Forum

" Cela dit, j'aime bien aussi son maître et complice Dumézil."

Il se trouve que les rapports Eliade/Dumézil me posent mystère. Maître, je ne sais pas, complice, c'est plus clair pour moi.
Dans les jours après les jours prochains, si vous en avez loisir, j'aimerais bien savoir ce que vous pensez de la contribution de Dumézil au Cahier de l'Herne ( deux éditions, une grand format et l'autre en livre de poche)qui a été consacré à Eliade.

Mais avant de continuer à bénéficier de vos analyses il me faut préciser une chose, sous peine de ne pas me sentir très clair : vous aimez Eliade et un courant jungien, moi pas ( mais l'expression "ne pas aimer" ne conviendrait pas vraiment, il faudrait y mettre du "je n'approuve pas"). L'étude que j'ai entreprise sur cet univers est essentiellement critique. Et il se trouve que l'une des premières questions que je me suis posée en le découvrant fut : pourquoi cet immense succès? J'ai fait de l'étude son succès un objectif en soi.

Je crois être capable de comprendre la séduction de l'atmosphère, n'y étant pas insensible ici ou là, je me suis par ailleurs persuadé, pourtant dans cette déarche délibérément critique (au sens oppositionnel), que l'oeuvre contient des données en accord avec la réalité. Par contre, dans les parties démonstratives j'ai toujours cru constater une grande faiblesse. Mais le plus important pour moi, c'est que la visée démonstrative est au service d'une vision idéologique dans laquelle je pense déceler des structures "clefs en mains" de ce que j'ai appelé " les mécanismes de l'horreur', mécanismes dont je tente, en balbutiant,de mettre quelques éléments à jour.

Voilà, il me semble qu'il fallait qu'à ce stade vous le sachiez, dans l'espoir évidemment que la chose ne modifiera pas la nature de nos échanges. Je ne veux pas trop m'étendre, surtout dans cette période de travail pour vous, mais j'ajouterai seulement et je crois que vous en prendrez toute la portée : mon objectif premier n'est pas de juger, mais de comprendre; même s'il me semble comprendre certains aspects d'Eliade en "empathie", comme on dit beaucoup aujourd'hui, cela ne change rien à mon désir de comprendre "mécaniquement" l'univers auquel participe son oeuvre. Vous l'avez peut-être lu, quelque part il réclame une telle compréhension, par sympathie, (livre d'entretiens je crois : le labyrinthe), je ne la lui refuse pas systématiquement; par exemple son journal de jeunesse , l'adolescent myope,autant me le rend émouvant parfois et autant me le rend parfois effrayant, bref je lui refuse que l'émotion -- qu'il sait susciter-- interfère avec l"analyse.

A bientôt j'espère.

PS La contribution de Dumézil dans le Cahier del'Herne n'est pas très longue; si cous ne l'avez pas et ne pouvez pas l'avoir, je peux la recopier sur le forum.


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