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Re: Re:Re:Re Re:Re:Re3:Science vs spiritualité


Re: Re:Re:Re Re:Re:Re3:Science vs spiritualité -- Sébastien
Postée par Stéphane , Sep 19,2000,20:21 Index  Forum

Autrement dit, la spiritualité, tu ne sais pas ce que c'est, et moi non plus. Ou plutôt, ce n'est pas une chose mais un qualificatif très flexible qu'on utilise quand on a quelque chose à prouver.

Au sujet de la nécessité qu'un postulat soit falsifiable pour être rationnel, il faut lire Popper. Or, nous essayons de discuter ici rationellement de la spiritualité, non? Donc, il faut faire dans le falsifiable ou dans le minimum permis. DOnc, on ne peut pas dire, «la spiritualité existe parce que je dis qu'elle existe, mais elle n'est ni observable ni théorisable alors rien ne sert de me contredire». Ça marche pas.

En gros, je vois que tu n'as pas saisi les différents points de mon message; je ne répeterai pas tout mais je résume. Tu dis que la spiritualité existe parce qu'elle existe dans ta tête. Je suis d'accord, je l'ai dit: c'est une réalité psychosociale qui peut être décrite et comprise. Mais il y a une différence, tout de même, d'avec autre chose qu'on trouve dans ta tête, par exemple un souvenir quelconque. Je n'ai pas de difficulté à accepter qu'on dise qu'il y a une catégorie de choses auquelles on peut penser et qui sont «spirituelles». Ce que je dis, c'est qu'il n'y a pas lieu de supposer qu'il s'agit d'autre chose qu'une catégorie culturellement déterminée, que jusqu'à nouvel ordre il n'y a rien de fondamentalement différent entre ces objets et une centaine d'autres qui nous passent par la tête à chaque jour. Il faut tout de même s'assurer de conserver la capacité de différencier entre ce qui existe parce qu'on y pense et ce qui existe! L'hypothèse raisonnable, ici, en attendant des preuves, c'est de supposer que ce qu'on appelle spirituel est déterminé par notre utilisation du language, pas par une «spiritualité» indépendante de l'intellect «ordinaire».

Ça ne donne rien de me dire qu'un «concept strictement spirituel» est inobservable. TOUS les concepts sont inobservables, par définition. So what?

Ma question reste donc, «la spriritualité, cossa donne»? Tu donnes l'exemple de la morale. Mais non, la morale c'est pas spirituel! Pourquoi le serait-ce? Si nous avons chacun notre idée de la spiritualité, de quelle sorte de morale hériterons-nous? Évidemment, il y a des codes de morale basés sur des croyances soi-disant spirituelles, mais ça n'a rien à voir. On peut bien traiter n'importe quoi de spirituel. Mais la morale, cad la décision de bien faire, pourquoi faudrait-il aller la chercher ailleurs que dans nos instincts, nos traditions, notre language, nos stratégies, nos jeux de pouvoir, notre imagination, etc.?

P.S. si un jour tu trouves une morale absolue, tu me dis où, ok? Ça va être tout un scoop!

P.P.S. Je le répète, une attitude qui postule des idées invérifiables est une attitude destructrice en sciences. La «spiritualité» et ses règles permissives donne la mauvaise habitude d'élucubrer sans preuve, ce qui est fatal au scientifique. Et il n'est absolument insuffisant de se dire, «quand je fais de la science je mets ma spiritualité de côté» puisque ça équivaut déjà à délimiter des objets avant de les étudier.


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