Parfois on demande la cause (la réponse commence alors par "Parce que...") et parfois on demande le but (et la réponse commence par "Pour...").

Quand il s'agit des entreprises humaines, la confusion est souvent sans gravité car, la plupart du temps, la cause de l'action est la volonté d'atteindre le but.

Il faudrait ajouter un nouveau mot à la langue française: "parcequoi". On l'utiliserait quand on demande la cause. Toute réponse à une question "pourquoi" porterait alors exclusivement sur le but (et commencerait par "Pour...").

Gaël a tout-à-fait raison de dire (via mon "nouveau mot") que les questions en "parcequoi", portant sur la nature, sont illégitimes, même absurdes, car elles présupposent l'implication d'une volonté consciente présidant aux destinées du monde. C'est de l'anthropomorphisme aigu.

Je pense toutefois que la science est encore loin d'avoir tout expliqué, tant sur la nature que sur l'homme. Quiconque aurait prétendu le contraire, à n'importe quelle époque passée, aurait eu tort. Il est peu probable que ce soit précisément aujourd'hui le moment où la science a réponse à toute question légitime.

Par exemple, le "Mind-Body Problem", comme disent les anglais, paraît loin d'être résolu. Via la neurologie et les sciences connexes, on est certainement mieux armés que les anciens pour poser le problème correctement. Mais je pense que vous conviendrez tous qu'on n'y comprend pas encore grand chose.

Je pense que l'essentiel du différend qu'il y a entre Bob et les autres porte sur l'importance de ce que l'on ne sait pas, par rapport à ce que l'on sait. Il semble aussi y avoir désaccord sur "à quel point il est légitime d'avoir des opinions sur les questions auxquelles la science ne nous donne pas de réponse".

Je vous avoue que je n'ai pas moi-même d'opinion ferme sur ces sujets. Mais je ne désespère pas d'y arriver un jour.

Portez-vous bien

Denis

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