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Re:Re:Vous avez oublié la psychanalyse


Re: Re:Vous avez oublié la psychanalyse -- Georges-André
Postée par Jean-Francois , Jan 22,2000,06:22 Index  Forum

Georges-André: "Mon reproche à l'auteur de Divan le terrible est simple. Parmi ses arguments, Brissonnet cherche à montrer que la théorie psychanalytique est de plus en plus contredite par des découvertes effectuées en recherche fondamentale. Il prend pour exemple l'étiologie des maladies mentales que les psychanalystes expliquent principalement par des traumatismes affectifs survenant dans les relations précoces de l'enfant. Brissonnet affirme que la "recherche" aurait montré que seuls les facteurs génétiques et environnementaux biologiques (il veut probablement dire les facteurs périnatals) peuvent être mis en cause dans l'étiologie de la schizophrénie. Il nous offre deux vieux textes pour étayer son affirmation."

Là, c'est à moi de vous reprocher (gentiment, soyez-en convaincu. J'ai mes mêmes réserves vis-à-vis de vous que celles que vous aviez vis-à-vis de moi) d'employer une tactique très souvent utilisée par les ésotéristes pour n'avoir pas à répondre à une question: prendre un détail et l'amplifier comme si c'était l'important (c'est aussi, en passant, la tactique favorite des critiques de Sokal/Bricmont). Brissonnet ne fait pas que dire que la "recherche fondamentale réfute la psychanalyse", il élabore un peu plus sur les fondements de la psychanalyse et montre relativement bien que la psychanalyse est basée sur des concepts périmés qui ne permettent pas de comprendre véritablement le fonctionnement de l'esprit humain. D'ailleurs, cela, vous ne l'avez jamais remis en question.

Quant au fait que la recherche fondamentale montre que les psychanalystes ont parfois eu raison: qu'importe? Les psychanalystes, comme les astrologues, ne peuvent pas avoir le privilège de toujours tomber à côté de la plaque. Les psychanalystes ne peuvent arriver à montrer quoi que ce soit de sûr à cause d'une méthodologie douteuse (vous l'avez dit vous même). Je le répète: des disciplines scientiques n'ont pas à montrer qu'une autre discipline est ou n'est pas scientifique, c'est à cette dernière de faire la preuve de sa validité. Et, dans le cas de la psychanalyse, elle ne l'a jamais fait parce qu'elle n'en a pas les moyens.

Quant à la question de la psychogénie de certains dérèglements psychologiques, vous admettrez que le sujet reste ouvert? Il n'est pas tranché définitivement et ne peut servir non plus à appuyer la psychanalyse dans son ensemble. Personnellement, j'ai de la difficulté à concevoir un dérèglement important* qui n'ait pas une cause physique primordiale (et là, cela peut être aussi bien dû à des coups subis durant l'enfance qu'à des facteurs génétiques). Mais, en attendant la série d'expériences qui confirmera peut-être un jour l'une ou l'autre des hypothèses, je reste plutôt "matérialiste". Peut-être parce que je suis neurobiologiste de formation?

Par pûr envie de connaître vore opinion sur un sujet récurrent dans le forum: comment voyez-vous la conscience?

Jean-François

* Bien sûr, certaines déprimes ou autres dérèglements relativement passagés pourraient très bien n'avoir pas de cause physique primordiale. Mais, dans les cas plus graves, je suis à peu près persuadé que jamais un facteur psychologique ne primera sur un facteur physique alors qu'un dérèglement physique (même parfois mineur, comme un malfonctionnement des activités enzymatiques dans les neurones cholinergiques pontomésencéphaliques) entraînera souvent un débalancement psychologique.


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