Il y a plusieurs détails de votre message qui mériteraient un approfondissement, mais je vais me contenter de répondre à votre question.
J'essaie de défendre ici mon futur travail, celui de physicien.
J'ai vécu la fermeture du département de physique à mon université. Au lieu d'accuser seulement, comme plusieurs, la gestion administrative, j'accuse aussi mes professeurs de physique qui ont été également grandement responsables de cette fermeture.
Ma perception est que ces gens, qui ont énormément d'instruction, ont fait l'erreur de s'enfermer dans leurs tours d'ivoire sans faire d'efforts pour rendre accessible leur recherches par le public, en se disant qu'ils font de la Science et que le "pauvre cul moyen" n'a pas d'affaire là.
Or, ce que ces Ph.D. ne semblent pas avoir compris, c'est que c'est le "pauvre cul moyen" qui paye ses impôts au gouvernement et que c'est le gouvernement qui accorde les subventions aux chercheurs. Le gouvernement doit, au moins en partie, suivre l'opinion publique pour ses divers investissements. Or, l'opinion publique me semble plus ou moins indifférente à la recherche en sciences fondamentales (du moins, en physique théorique).
On ne brise pas cette indifférence en s'enfermant dans son bureau ou en répondant de manière sarcastique à ceux qui veulent échanger avec des scientifiques.
Je crois (hé, hé, on s'en sort pas ! ;o) ) qu'il faut que la nouvelle génération de physiciens descendent la physique dans la rue, croyance qui est grandement partagée dans plusieurs de mes collègues étudiants en physique. Pour descendre la physique dans la rue, il faut montrer qu'elle est une discipline incroyablement efficace et intéressante pour l'abord de la réalité qui nous entoure, ce qui n'est pas une évidence pour tous.
Pour émerveiller les gens (premier pas vers la sensibilisation), je crois plus en la "méthode Hubert Reeves", qui me semble consister à montrer comment l'univers dans lequel on vit est incroyablement fascinant, qu'en le dénigrement sur forum public des croyants d'autres disciplines que la science.
La première attitude me semble constructive. La deuxième détruit toute tentative de contact avec le non-initié car, selon mes observations personnelles, celui-ci hésite avant de vouloir communiquer et s'informer sur la science lorsqu'il lit des envolées d'insultes aux non-scientifiques (ou non-sceptiques si vous préférez).
Cela répond-il à votre question ?
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