Vous écriviez dans un autre message:
"aucune religion n'arrive à se justifier véritablement ou à démontrer ses Vérités."
Mais je suis tout à fait de cet avis! Mais là n'est pas, selon moi, l'utilité fondamentale de la Religion. Bien sûr, chaque religion prétend détenir LA Vérité. Cela présente peu d'intérêt de s'y attarder puisqu'un simple examen des postulats de chacune des religions nous renseigne suffisamment: tout est basé sur la foi.
Mais la Religion, cette quête de conformité à la Loi Divine alléguée, de rapprochement avec le Divin allégué, de compréhension de la Nature (i.e. le Monde matériel et 'immatériel', relativement à la réalité subjective), fait partie de tout temps de la vie humaine (aussi loin qu'on peut en trouver des signes).
Et cela est significatif. La Religion ne peut pas expliquer le Monde. Les religion y prétendent mais la Religion, comme phénomène culturel, n'a pas cette prétention.
Elle représente une structure mentale propre à l'être humain (et à d'autres espèces, si/quand la preuve peut être/sera faite). Elle représente aussi une tentative de questionnement et de réponse sur la Nature ou en d'autres termes, l'Univers, le Kosmos. Partant de là, il arrive que certaines personnes aillent plus loin, dépassent les limites dogmatiques de chacune des religions pour se situer à un point de vue plus englobant, plus général. Et là, croyez-moi, ça devient intéressant, autant pour l'individu que pour ceux qui sont touchés par son action.
Mais j'ai conscience que je parle de religion et de Religion. Ce simple mot provoque des réactions épidermiques sur ce forum, épidermiques voire même irrationnelles. Alors situons-nous à un autre niveau, celui de la Res Publica.
La révolution française... Les révolutions françaises, pour être plus précis, mais c'est une autre histoire... On a proclamé l'égalité des Hommes. On l'a fait même en se fondant sur un discours (pensée) 'scientifique', sur une approche empirique de l'organisation humaine. Tous les hommes sont égaux... Mais c'est basé sur quoi? Sur quelles observations? Sur quelles 'lois' de la nature humaine? En fait, tout est basé sur une croyance, l'égalité des êtres humains, et de ce postulat on a édifié un système juridique et politique censé éliminer tous les maux de la féodalité, de l'ancien régime, de la monarchie de droit divin. Ai-je besoin de commenter ce qui s'est produit?
Idem pour les révolutions communistes diverses. Idem pour le discours sur la mondialisation. Ben, dans tout ça, la religion, c'est pareil. Ou la Politique, c'est pareil.
On parle ici d'activités humaines, et l'humain n'est pas une créature scientifique, n'est pas une espèce dont les individus fonctionnent de manière empirique ou 'positive' (bien que cette approche scientifique soit démodée, j'en conviens).
Nous parlons d'humains qui, par leurs "états d'âmes" et leurs croyances qui sont fondées sur du vide, scientifiquement parlant, vivent et agissent et évoluent.
Mon propos initial était à l'effet que la Religion n'était pas un piège à cons mais une démarche humaine, qui correspond à un besoin de se représenter l'Univers et qu'en ce sens, elle est utile et même souhaitable. Je parle de Religion comme phénomène, non de religions (Églises ou dénominations spécifiques ou cultes particuliers).
Et la science, est-elle le meilleur moyen de se représenter l'Univers? D'abord, je m'insurge contre ce besoin de suprématie des manières de concevoir les choses. Ensuite, la science est un langage, une manière de pensée, qui ne sont pas naturels chez l'être humain. Penser 'scientifiquement' et seulement 'scientifiquement', c'est un effort, une démarche soutenue qui nécessite de l'attention chez ceux qui s'y adonnent sérieusement. Le naturel, c'est tout ce qui n'est pas scientifique.
La science ne peut pas répondre aux besoins de représentation du Monde qu'a l'Humain. Quand il s'agit de mesurer, de construire quelque chose de solide comme un pont ou un gratte-ciel, je m'y fie, oui. Quand il s'agit de décrire les 'Lois' Physiques, euclidiennes et non-euclidiennes, oui, je m'y fie aussi.
Par contre, E=MC(2) ne me permet aucunement de savoir quel temps il fait dehors, comment va ma femme, ce qu'elle ressent, ce que je ressens, etc. Par notamment la Religion, la psychologie, la sociologie, les sciences humaines, etc., je peux me construire des modèles subjectifs de la réalité qui me guident, balisent mes perceptions et me permettent de les décoder de manière à ne pas me retrouver en décalage avec ceux qui m'entourent.
Et ces balises, en autant qu'elles ne soient pas trop rigides ni trop exclusives, sont pour moi, pour vous et pour tous, un facteur d'évolution qui nous permet de toujours nous faire une meilleure idée de la 'réalité' qui nous entoure.
De là toutes mes critiques sur les 'sceptiques'... Je les trouve sceptiques de tout sauf d'eux-mêmes... Prompt à condamner, prompts à se marrer des gogos qui succombent aux méchantes sectes new age. Remarquez que je n'endosse pas non plus la subjectivité à outrance propagée par le 'mouvement' new-age.
Après tout, n'avez-vous pas votre 'livre sacré' en le dictionnaire scpetique? Ce que tout sceptique bien pensant doit penser... Je vous signale par ailleurs qu'il n'est pas à jour et que des informations dénigrantes s'y trouvent ont été finalement démontrée et reconnues par la science. Et JE VOUS PROMET que je vais revenir sur ce sujet avec des informations scientifiques et des preuves de ce que j'avance. J'espère que l'organisation sceptique aura assez de rigueur pour reconnaître son/ses erreurs.
Par ailleurs, je me questionne sur la démarche qui a été adoptée dans le choix des sujets dudit dico. Mais c'est aussi une autre question.
La méthode 'sceptique' d'appréhension de la réalité est insuffisante, et ce que le 'mouvement sceptique' prône est parfaitement à l'image de ce qu'il dénonce: basé sur des croyances, sur des postulats indémontrables, comme celui qui veut que la vision scientifique est la SEULE manière acceptable de décrire la Réalité. Que c'est pompeux!
J'espère que je réponds adéquatement, parce qu'on me l'a reproché. Mais vous comprendrez, pour peu que vous ayiez un peu de bonne volonté, qu'entre mes études et le tollé de réponses que mes interventions ont suscitées, mon temps est mesuré et les occasions d'écrire, rarissimes.
Ody
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