Nous ne devons pas penser à la même chose, car je n'ai aucune raison de réunir les trois courants dans une entité qui les transcenderait:mais je l'ai dit, je ne suis pas un spécialiste.
Quant à la distinction entre alchimistes et spagyristes (peu importe l'orthographe, la chime fut aussi la chymie; néanmoins,il est certain que le choix actuel de l'orthographe caractérise une atmosphère, discrimine un environnement, or qu'est-ce que lhomme, sinon l'ensemble des livres qui l'entourent ...), je ne l'ai évidemment pas niée, la différence étant que vous les placez en parallèle, et que les informations -- bien pauvres-- que j'ai sur la question mettent la spagirie en continuité d'un des courants alchimiques : Paracelse étant une figure du contexte du berseau , crois-je avoir précisé : d'après vous, est-ce vrai ou non, à propos très précisément de Paracelse ?
" Il ne s'agit pas d'un quelconque pouvoir sur les autres, me semble-t-il, ce serait un peu trop jungien à mes yeux,"
Je ne sais pas comment le jungien prend ici sa place, pourriez-vous préciser? Par ailleurs il est vrai que nous pourrions disséquer toutes les modalites de recherche de pouvoir, néanmoins je ne me souviens pas avoir précisé spécialement un pouvoir "sur les autres",d'autant plus que le lien étant posé avec la chimie, je ne vois pas bien comment c'est ce type de pouvoir qui a retenu votre attention, tout au plus pouvait-on employer, me semble-t-il, l'idée de pouvoir "plus" que les autres,sur la matière, et de là peut-être se hisser jusqu'au pouvoir sur les autres (celui qui sait ...); peut-être, mais alors il faudrait en parler spécialement, et précisément. C'est dire que vous devriez nous apprendre des choses.
"Parlant d'Eliade, je suppose que vous pensez à son ouvrage "Forgerons et Alchimistes"? Je n'ai pas pu l'acheter, ce livre étant épuisé chez l'éditeur. Dommage. Espérons qu'il sera réédité."
C'est simple :
Flammarion, collection Idées et Recherches, 1977: disponible je crois dans une quelconque librairie (sur commande, à la rigueur, selon la taille de la librairie).
Mias sinon, il s'est tellement répété d'un livre à l'autre, que même si vous avez lu au hasard ...
"Cela dit, la distinction entre quête de la connaissance et quête du pouvoir ne me semble pas extrêmement réaliste. S'il y a gain de connaissance, il y a de facto gain de pouvoir, toute l'histoire des sciences et techniques le montre."
Votre erreur est à mon avis très simple: il y a une différence fondamentale d'attitude entre entreprendre une recherche dans ce but et récolter cet objet comme épiphénomène - souhaitable ou regettable, c'est selon; utilisé ou non, c'est encore selon -- d'une toute autre motivation.Pour faire vite : pensez vous que la motifivation première de tous les chercheurs sur l'atome ait été la bombe atomique ?
Je maintiens donc cette distinction comme pertinente, en attente de vos autres objections.
Pour terminer, une ironie sans méchanceté : une alchimie voulait faire de l'or avec du plomb : pourquoi pas l'inverse ? (jamais, jamais , on ne présente l'exploit dans le sens inverse: étonnnant non ?)