En re au message de Florence du 25 mai (puisqu'il faut citer, citons!) "En fait, on peut faire un parallèle entre le développement de la science moderne et la prévalence antérieure de l'alchimie en Europe". Je ne puis être d'accord, ni avec la notion de "Prévalence", ni avec la comparaison entre science (telle que nous la connaissons) et Alchimie, ce d'autant plus que bien souvent l'alchimie est présentée sous un jour passablement caricatural, sionon carrément à côté de la plaque. Je reprend à cette occasion mon vieux Fulcanelli ("Les Demeures Philosophales", JJ. Pauvert Ed.) pages 64 et seq. "Souffleurs, magistes, sorciers, astrologues, nécromants ? - Anathème et Malédiction" (page 79). L'Alchimie n'était pas prévalente, puisqu'interdite par bulle papale (bulle "Spondent Pariter", 1317, pape Jean XXII) du moins parmi les chrétiens, qui constituaient la majorité religieuse et politique de l'époque considérée. L'Alchimiste risquait rien moins que le bûcher. Par ailleurs, une confusion trop souvent rencontrée s'est établie entre Spagyristes, les ancêtres de nos actuels chimistes, et Alchimistes. Les buts n'étaient pas les mêmes, donc les moyens non plus. Ecoutons Fulcanelli: "La chimie est, incontestablement, la science des faits, comme l'alchimie est celle des causes. La première, limitée au domaine matériel, s'appuie sur l'expérience; la seconde prend de préférence ses directives dans la philosophie". Les domaines sont disjoints, et pendant que les spagyristes, les "Souffleurs" comme on disait, accumulaient les expériences et faisaient des découvertes intéressantes dans leur domaine propre, l'Alchimiste travaillait dans un domaine tout différent. Alchimie et chimie n'ont jamais été concurrentes, mais se sont développées de manière synchrone, tout simplement. Il reste des alchimistes (peu il est vrai), mais au détour de la Renaissance, notre civilisation a pour ainsi dire opté pour une certaine forme de culture. Pourquoi pas? C'est ce choix qui a été fait, et rien ne nous permet d'imaginer ce qui se serait passé si... Amitiés, Mondreiter