Ton explication via les écarts-types différents m'a taquiné la calculatrice. Je suis arrivé aux résultats suivants (en supposant des distributions normales (courbe en cloche)).
Si on suppose que les moyennes sont égales mais que l'écart-type est 10% plus grand pour les hommes que pour les femmes (également nombreux), alors, dans le premier millième, on devrait trouver 2.74 fois plus d'hommes que de femmes. Dans le premier millionième (l'élite) on devrait trouver 10.4 fois plus d'hommes que de femmes.
L'effet est moins fort que celui qu'on trouve chez les champions d'échecs.
Si on suppose que l'écart-type est 20% plus grand pour les hommes que pour les femmes, on trouve que, dans le premier millième, il y aura 7.6 fois plus d'hommes que de femmes. Dans le premier millionième, il y aura 128 fois plus d'hommes que de femmes.
Penses-tu que ce 128 est près du rapport observé chez les 2000 plus forts joueurs du monde? (j'ai pris 2000 parce que c'est un millionième des 2 milliards d'habitants des pays où il y a des jeux d'échecs dans le décor). Si, parmi les 2000 plus forts joueurs du monde, il y a une quinzaine de femmes, ce sera compatible avec un quotient des écarts-types de 6/5 .
Symétriquement, faudrait aussi voir si, dans les 2000 joueurs les plus poches au monde, on a aussi 128 fois plus d'hommes que de femmes. Théoriquement, ça devrait être le cas. Théoriquement, j'insiste. ;-)
Difficile d'isoler l'inné de l'acquis socio-culturel dans les différences (ou supériorités) entre les hommes et les femmes. Pour le physique, on y voit plus clair. Je pense qu'elle n'est pas née la femme qui sera champion du monde à la boxe, à moins que Flo s'en mêle. Pour l'intellectuel, on voit moins bien pourquoi.
Par exemple, on trouve très peu de femmes compositrices de musique (classique). Si on classe les compositeurs en ordre décroissant de "nombre de colonnes" dans un catalogue de disques, on trouve Mozart, Bach, Beethoven, etc. Je ne pense pas qu'on trouve une seule femme dans les 500 premiers. Chez les interprètes, le contraste est moins grand. Parmi les 500 plus grands pianistes de tous les temps, il y a certainement beaucoup de femmes.
Je pense que le même phénomène se manifeste autant dans la peinture que dans la musique. Connais-tu beaucoup de peintresses? Moi, je n'en connais aucune à mettre à côté de Van Gogh, Raphaël et Picasso. Il y en a peut-être qui, victimes de préjugés chauvins auraient été "sous-cotées".
En plus de l'effet "écarts-types", théoriquement symétrique, il y a peut-être aussi un effet "moyennes". Je crois savoir que le cerveau de l'homme est, en moyenne, un peu plus gros que celui de la femme. Jean-François pourra certainement nous dire si c'est 2% ou 5% plus gros. "Toutes autres choses étant supposées égales", la taille brute peut faire une différence.
Mais, comme tu le dis toi-même, une différence n'est pas une supériorité. Sauf dans quelques domaines très pointus qui se prêtent à la compétition. C'est loin de tout recouvrir. Les qualités de coeur, par exemple, c'est pas rien. Il y a peut-être 10 fois plus de saintes que de saints.
Denis
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