Dominique :
Pourquoi parler d'infériorité?
Évariste :
J'avoue qu'infériorité est un mot racoleur destiné à attirer l'attention ;-) Il n'empêche que la réalité est là : chez l'élite, la qualité du jeu d'échecs des femmes est inférieure à celle des mâles. Et si le jeu des femmes est inférieur, c'est peut-être à cause d'une infériorité chez les femmes, mais peut-être pas. Tel est l'objet du débat que je propose.
Dominique :
Et en quelle matière: l'intelligence?
Évariste :
Les tests de Q.I. ainsi que l'observation quotidienne semblent démontrer que les hommes (en moyenne) s'expriment moins bien et moins facilement que les femmes (pareillement pour la compréhension des textes, il me semble). Sous le rapport des performances langagières, j'estime que les hommes sont inférieurs aux femmes.
Si j'applique le même type d'analyse pour notre propos, je ne crois pas faire preuve de misogynie en disant que, sur l'échiquier de l'élite, les femmes sont inférieures aux hommes.
Dominique :
L'égalité n'implique pas l'uniformité.
Évariste :
Parfaitement d'accord. Les hommes et les femmes sont égaux pour moi exactement de la même manière que tout être humain est mon égal : nous sommes égaux par notre humanité. Cette égalité d'humanité n'empêche pas des différences ponctuelles. Sans parler de la séparation des sexes, et sans même savoir avec précision ce qu'est l'intelligence, il me semble que certains sont plus intelligents que d'autres. Si A est plus intelligent que B, je dirai que A est supérieur à B, ou que B est inférieur à A. Sur d'autres points, ce sera sans doute A qui sera inférieur, et non pas vaguement différent.
Dominique :
Il y a des différences entre les hommes et les femmes, biologiques, ça c'est évident.
Évariste :
Je crois savoir que pour la force musculaire, les hommes sont en moyenne supérieurs aux femmes, pas simplement différents.
Je crois savoir aussi que pour ce qui est de l'endurance, les femmes sont supérieures aux hommes, pas simplement différentes.
Je fait une différence entre être différent et être supérieur ou être inférieur. J'imagine que les artistes femmes peignent leurs tableaux différemment des hommes, et que les écrivaines ont globalement des différences avec les écrivains, sans qu'ici je songe à voir une supériorité ou une infériorité d'un sexe sur l'autre.
Dominique :
Quant aux divergeances d'intérêts et de talents, à qoi sont-elles dûes?
Évariste :
Vous mettez là le doigt sur un point capital, la notion d'intérêt. Si les femmes montrent moins d'intérêt que les hommes pour les échecs, la théorie de l'évolution pourrait proposer une explication plausible. Le jeu d'échecs est guerrier tant dans ses origines que dans sa nature. Au fil des millénaires, avoir l'esprit guerrier ou agressif a pu servir les mâles pour défendre leurs territoires ou en conquérir, tandis que c'étaient d'autres qualités qui assuraient le succès des femmes, par exemple l'empathie pour sentir les besoins de ses enfants.
Dominique :
On n'élève pas les filles et les garçons de la même manière, l'égalité des chances est loin d'être acquise dans bien des sociétés
Évariste :
Cela est encore vrai mais de moins en moins dans les sociétés occidentales, me semble-t-il. Par exemple, au Québec, si je ne m'abuse il y a au total plus de filles à l'université que de garçons. Or, l'université est plus du domaine des neurones que des muscles.
Dominique :
les rôles sociaux généralement dévolus aux femmes canalisent une grande part de leur énergie... qui ne sera pas consacrée à faire reconnaître leur génie éventuel.
Évariste :
dévolus aux femmes ? Je viens de répondre en partie. J'ajouterai qu'il y a beaucoup plus de femmes que d'hommes dans le réseau de l'information à la télé québécoise, pareillement pour l'enseignement... du moins au primaire. Il y a aussi de plus en plus de femmes médecins, pompières, policières, soudeuses, mécaniciennes, etc. Bref, les femmes prennent de plus en plus «leur place» dans nos sociétés occidentales.
Dominique :
La poursuite de la perfection, de la performance, d'un idéal artistique (d'une meilleure cote aux échecs?), etc, exige un investissement total de soi peu compatible avec les responsabilité familiales.
Évariste :
Très bon point !!! Malheureusement pour les enfants, les femmes occidentales sont de moins en moins au foyer à élever leurs petits.
Dominique :
les femmes seraient-elles généralement plus saines d'esprit que les hommes?
Évariste :
Sérieusement, c'est bien possible. Et si c'est le cas, les femmes seraient supérieures aux hommes sous ce rapport, pas simplement différentes. Comme je l'ai souligné dans mon premier message, il y aurait moins de femmes à très bas quotien intellectuel, mais les femmes seraient -- par symétrie de la courbe en cloche -- moins représentées dans les hautes sphères du Q.I.
Dominique :
Je m'étendrais volontiers davantage sur le sujet mais je dois aller faire la vaisselle et torcher les petits.
Évariste :
Erreur sur la cible, ne croyez-vous pas ? il me semble que c'est sur André que vous devriez décocher vos flèches anti-misogynie.
--modified at Sat, Feb 08, 2003, 20:04:49
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