Il m’a permis aussi de me rendre compte des pièges du débat :
1) Le fait de balancer des arguments et des contre-arguments et de s’accuser mutuellement de ne pas y répondre.
2) Le fait de ne pas avoir des définitions identiques et claires de certains mots.
Prenons exemple le mot théorie. Une théorie ne peut-être scientifique que si elle fait appel à des causes naturelles puisque le but de la Science est d’expliquer les choses sans faire appel à des causes surnaturelles. Donc, de ce point de vue, le créationnisme sous quelque forme que ce soit est disqualifié d’avance en tant que théorie scientifique, mais ce n’est pas pour cela qu’il ne colle pas aux faits. Je propose donc d’employer le mot hypothèse.
Prenons le mot espèce. Je me suis fait « jeter » parce que j’ai dit qu’il n’y avait aucune preuve empirique que la barrière de l’espèce est été franchie. Mais ma définition de mot espèce est basée sur la définition biblique du terme qui est plus large que celle des scientifiques (terme hébreux : leminô) et qui est plus proche du mot genre. Désormais j’emploierais ce mot.
Et il y a sûrement d’autres pièges.
Je pense que la meilleure façon d’avancer dans le débat est la méthode que Mark Ridley utilise dans son livre « L’Evolution ». Cette méthode consiste à mettre sur le tapis toutes les hypothèses envisageables et à les confronter aux faits.
Il y a pour l’instant 3 hypothèses sur le tapis :
1) L’ hypothèse que défend Julien dont je ne sais pas grand chose pour l’instant à part quelle postule que l’Univers a environ 6000 ans d’existence et qu’il a été créé.
2) L’hypothèse évolutionniste qui postule que tous les êtres vivants descendent d’un ancêtre commun. Cette hypothèse peut-être divisée en deux variantes, l’une faisant appel au hasard seul et l’autre faisant appel à un Créateur (je ne sais pas s’il y a des partisans de cette variantes sur le forum).
3) L’ hypothèse que je défend qui fait appel a un Créateur mais qui n’est pas limitée dans le temps (Univers vieux et genres créés sur de longues périodes). Et dans laquelle l’évolution agit mais pas au-delà de la limite du genre.
Je pense que l’hypothèse défendue par Julien ne résiste pas aux faits pour ce qui est de l’age de l’Univers. Notamment à cause des méthodes de datation et à cause de l’immensité de l’Univers. Mais attendons de connaître ses arguments avant de conclure.
Mon hypothèse, par contre, n’est ni infirmée ni confirmée par les faits. A moins qu’il existe des preuves empiriques que je ne connais pas encore qui montre que la barrière du genre ait été franchie par le passé et dans ce cas merci de me les donner (ainsi que vos sources).
Voici les arguments que Mark Ridley avance en faveur de l’hypothèse évolutionniste.
1) Il utilise d’abord le principe philosophique d’uniformitarisme qui énonce qu’un processus que nous voyons opérer pendant un court laps de temps peut se poursuivre plus longtemps et produire des effets proportionnellement plus important (p14 de son livre). Cet argument n’est pas une preuve empirique car il y a des cas ou ce principe fonctionne et d’autres ou il ne fonctionne pas et donc nous ne pouvons, à mon avis, le retenir.
2) Il parle ensuite des homologies. Il cite d’abord le cas des osselets de l’oreille des mammifères qui sont homologues de certains os de la mâchoire des reptiles.
Il termine son paragraphe par ces mots « Ces homologies sont un puissant argument en faveur de l’évolution, car si les espèces avaient été créées séparément, pourquoi présenteraient-elles des similitudes homologues ? » (p15). J’aurais envie de rajouter « et pourquoi pas ? n’y aurait-il pas une autre raison que nous ne connaissons pas encore ? ».
Il parle ensuite des pinsons des Galapagos, mais mon hypothèse admet qu’ils sont descendus d’un ancêtre commun.
L’homologie la plus frappante pour Mark Ridley est le code génétique. Pour lui il serait surprenant que des espèces (à remplacer par genre pour mon hypothèse) créées séparément utilisent toutes le même matériel génétique, et plus étonnant encore qu’elles utilisent le même code (p17). La encore j’ai envie de dire pourquoi pas ?
J’admet que cet argument puisse être en faveur des évolutionnistes mais il ne constitue pas une preuve empirique.
3) Il parle ensuite des données paléontologiques. Il prétend que la rareté des modifications évolutives n’est pas un argument contre l’évolution mais que la succession des principaux groupes d’animaux est un argument pour.
A première vue la rareté des modifications est un argument en faveur de mon hypothèse (je dis à première vue car le fait que les archives fossiles soient complètes ou non est difficilement mesurable) et la succession des principaux groupes montre que l’évolution est possible mais ne peut pas être utilisé contre mon hypothèse.
4) Enfin il dit qu’il y a un autre puissant argument en faveur de l’évolution, à savoir qu’on ne connaît pas d’autre possibilité raisonnable (p20). Pour moi cet argument est irrecevable.
Voilà ou j’en suis, pour le moment dans mes recherches. Je pense avoir été logique tout au long de cette argumentation et j’attends vos commentaires et critiques constructives.
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