De plus, on ne peut pas argumenter que cette Raison est que la religion remplit un besoin spécifique tout en se permettant de la juger mauvaise quand elle en remplit un autre (où allez-vous chercher que la religion *doit* être une expérience solitaire?). Si vous argumentez le besoin, vous ne pouvez pas entrer dans cette catégorie et commencer à arbitrairement choisir ce qui vous semble bien et ce qui vous semble mal. Sinon votre argument du «besoin» légitimant la religion perd toute sa force, puisqu'on peut selon vous déjouer le besoin en usant de jugement (bravo, attitude sceptique).

Par ailleurs, il ne faut pas parler de ce «besoin» comme s'il s'agissait d'une donnée objective ou naturelle: la religion participe activement dans la création de son propre «besoin». C'est un peu comme Bill qui nous dit que les bonnes soeurs remplissaient un «besoin» social de s'occuper des enfants abandonnés, comme si la société ne devait pas cette attitude de péché et de puritanisme justement à l'église catholique, renforcée par l'existence même des ordres religieux. Il choisit d'ailleurs d'entrer carrément dans le fictif en s'imaginant les soeurs au coeur pur comme les james bond de la société québécoise, déjouant les machinations des leaders séculaires... Franchement. Les ordres religieux ont toujours été des industries de la moralité en canne.

Et pour faire un lien avec une troisième enfilade, Introvigne: pour Introvigne aussi la religion, et les sectes, remplissent un besoin (par contre il ne fait pas comme vous de différence entre ces besoins). Donc il n'y a pas de mauvaise secte. Quand une secte s'auto-massacre, comme les fidèles de Jim Jones, eh bien, c'est la faute du communisme. C'est pas seulement stupide, c'est dangereux. Mais c'est mieux argumenté que votre message.

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